Détection précoce et intervention intégrée
L’intervention précoce en santé mentale se base sur certains principes essentiels : la promotion de la santé psychique, l’engagement des patients, l’évaluation multidisciplinaire et la mise en place rapide d’interventions bio-psycho-sociales adaptées.
L’efficacité de ces programmes a été établie tout d’abord par les équipes pionnières en Australie, en Amérique du Nord et en Angleterre et maintenant dans une majorité de pays Européens.
Elle vise principalement les jeunes présentant des troubles émergents entre 12 et 25 ans.
Les programmes cherchent:
- à diminuer le délai d’accès à des soins adaptés pour les personnes à risque ou celles qui traversent les stades précoces d’un trouble psychique;
- à maximiser les chances de rétablissement en s’appuyant sur des interventions bio-psycho-sociales adaptées aux besoins des personnes et au stade de leurs troubles.
Ces programmes de soins doivent être proposés par des équipes spécialisées pluridisciplinaires facilement accessibles. Pour en savoir plus
Les signes annonciateurs d’un trouble psychique sont très variables et souvent non spécifiques : la perte d’énergie, les difficultés de concentration, les troubles du sommeil, le repli, l’irritabilité font partie des signes les plus fréquents et les plus visibles. Une évaluation plus poussée cherchera à détecter des symptômes plus spécifiques pour adapter les soins et permettra d’identifier les leviers sur lesquels on peut agir pour limiter l’évolution.
Dans certains cas, ces troubles psychiques émergents peuvent évoluer vers un premier épisode psychotique. Ce terme désigne le moment où les symptômes psychotiques sont présents de façon suffisamment durable (au moins 7 jours) et intense. Il arrive la plupart du temps en fin d’adolescence ou au début de l’âge adulte. Certains entretiens et certaines échelles de mesures peuvent aider à évaluer si le « seuil de psychose » est franchi. C’est une expérience angoissante pour le patient et incomprise par son entourage : il est urgent d’agir !
L’intervention précoce améliore considérablement la qualité du rétablissement et réduit le risque d’évolution vers des formes chroniques de troubles psychiques, tels que les troubles du spectre autistique, les troubles bipolaires ou encore la schizophrénie. Il s’agit d’une prise en charge à la fois globale et intégrative qui vise à :
- Réduire les facteurs de risque et troubles associés : gestion du stress, consommation de cannabis, troubles cognitifs, dépression, parfois maladies somatiques (3% des troubles psychotiques) ;
- Favoriser l’engagement des jeunes et leurs parents dans les soins ;
- Favoriser l’insertion et la poursuite de la formation ;
- Permettre l’introduction d’un traitement spécifique antipsychotique, thymorégulateur, ou antidépresseur si un trouble avéré est présent, selon un schéma spécifique à l’âge du jeune et au stade évolutif de la maladie.
Quel qu’en soit la nature, l’émergence d’un trouble psychique nécessite de mobiliser le jeune à modifier ce sur quoi il peut agir : par exemple, arrêter le cannabis, le tabac, reprendre une activité physique, apprendre à gérer son stress, à réguler son sommeil, son appétit, reprendre des études. L’accompagnement par un « case manager » permet de l’accompagner dans cette direction et de répondre à ses besoins spécifiques. Les programmes de psychoéducation permettent de donner au jeune et à son entourage des moyens pour comprendre et agir pour son rétablissement.
L’introduction rapide d’un traitement permet d’utiliser des doses limitées d’antipsychotique, minimisant les effets indésirables. Associée à une prise en charge globale (décrite ci-dessus), elle permet de favoriser le rétablissement, c’est-à-dire la disparition des symptômes, et la reprise des études ou de l’activité professionnelle.
Cependant, sans traitement, les troubles psychiques peuvent causer de graves dommages pour la vie du patient et de son entourage. Pour trouver un centre d’intervention précoce à proximité.